Génie Signalisatin : Ronan Brault, Parrain de la 1ère Promo pilote

Quelle est votre fonction chez SNCF Réseau ?
Je suis responsable du secteur Document d’exécution du Groupe étude signalisation au Pôle Régional Ingénierie (PRI) de Rouen. Ma mission principale est la gestion de la production des études de signalisation sur la partie document d’exécution, donc la répartition entre les agents des parts étude et vérification, ainsi que la montée en compétence des agents.

Pourquoi avoir fait le choix de participer à la création de cette formation ?
Suite à la sollicitation nationale de l’UdI, je me suis porté volontaire pour cette aventure, car je voulais cesser de me plaindre que nous n’avions pas eu à mon époque et encore maintenant des formations techniques pour monter en compétence. Je trouvais cela injuste et trop facile de se plaindre sans s’investir. J’ai ainsi participé à la conception de GS à ma petite échelle, en essayant d’apporter une pierre à l’édifice.

Quel a été votre rôle concrètement ?
J’ai été expert fond de salle sur l’ensemble des modules pilotes, ce qui m’a valu le titre de “Parrain de la promotion pilote”. J’avais un rôle de conseil et d’accompagnement des formateurs et des stagiaires. À ce titre, j’ai également participé au REX de la session afin de la faire évoluer pour les sessions futures.

Qu’est-ce que cela vous a apporté de participer à la conception de cette formation ?
Le fait d’avoir participé et de continuer à y participer aujourd’hui (car c’est en constante évolution), m’a conforté sur la nécessité de mettre en place cette formation, car nous aurions pu nous poser des questions sur sa pertinence.
Sur le plan personnel, cela m’a permis de me positionner sur un nouveau chemin, de m’affirmer et aussi d’améliorer mes compétences de transmission et de passage d’informations.
D’un point de vue professionnel, cela me laisse entrevoir une possibilité d’évoluer vers un rôle de formateur. Je n’avais pas envisagé cela, avec cette expérience, je me dis que cela peut être une perspective d’évolution à un moment de ma carrière.

Avez-vous rencontré des difficultés pendant la conception de la formation ? Si oui, lesquelles et comment les avez-vous surmontées ?
Oui, il y a eu des difficultés organisationnelles au niveau professionnel. Le fait de participer à l’ensemble des modules pilotes m’a occasionné beaucoup d’absence du bureau. En tant que responsable de secteur, je dois être disponible et mes absences pouvaient engendrer des problèmes dans le quotidien des agents. Pour les surmonter, j’ai pu m’appuyer sur l’aide de mes collègues.
Les autres difficultés ont été l’accumulation de fatigue et la lassitude au bout du 9ème module. Il est vrai que l’enthousiasme s’est atténué au fur et à mesure des pilotes. Je ne dirais pas que j’ai surmonté ces problèmes-là, mais plutôt que j’ai fait avec.
Enfin, la dernière difficulté a été la transmission des retours que les fonds de salle devaient faire aux formateurs des pilotes. En effet, il est délicat de devoir émettre un jugement, une critique à une personne qui n’est pas formateur de métier, mais qui fait pourtant de son mieux. J’étais dans une situation extrêmement confortable comparé aux formateurs, car je ne dispensais par la formation, je n’avais pas participé à la construction du support de formation et malgré tout, je me permettais de faire des remarques.
J’ai dû apprendre à trouver la forme, la meilleure façon d’amener les ajustements que je proposais sans que ce soit mal perçu.

Pensiez vous qu’il était possible de réaliser un tel parcours de formation en co-conception ?
Je ne pensais pas non ! Une chose est sûre, ça a été fait du mieux possible, et ce, dans le temps qui nous a été donné. Est-ce que cela aurait pu être davantage coconstruit ? C’est possible avec plus de temps ! Mais il y avait un caractère d’urgence dans la création de cette formation en raison du besoin de recrutement, notamment liée à l’ambition nationale de la charge des travaux de SNCF.

Retenteriez-vous l’expérience ?
Oui ! Pour les mêmes raisons évoquées en amont. À savoir le fait de ne pas être juste spectateur de l’évolution de l’entreprise, mais plutôt acteur. Maintenant que je l’ai fait, je me dis qu’il y a un vrai résultat derrière et c’est motivant.

Conseillerez-vous à des collègues de participer à ce type de projet ?
Je le ferai avec enthousiasme, seulement s’il y a un vrai intérêt en face sur le sujet. Si des personnes se savent non-pédagogues et ont des personnalités un peu trop timides, je ne leur recommanderai pas. Mais s’il y a cette envie, je dirai que oui, il faut le faire.

Si vous deviez définir en un mot cette expérience ?
Enrichissant.
À titre personnel et professionnel. Mais aussi sur le résultat pour l’entreprise et surtout pour les personnes qui suivront ce parcours de formation.