Retrouvez avec Jean-Jacques Mogoro comment renforcer le secteur ferroviaire

Renforcer le secteur ferroviaire par l’innovation, la formation et la collaboration.

Jean-Jacques MOGORO, Directeur du Pôle Industrie Ferroviaire à la Fédération des Industries Ferroviaire (FIF) a commencé son intervention en revenant sur le rôle de la FIF. Elle est en effet un majeur dans la transformation de la filière ferroviaire. La FIF regroupe 85 adhérents directs dont des constructeurs de trains et des entreprises de signalisation et d’infrastructure ainsi que 600 adhérents indirects à travers des clusters régionaux comme Ferrocampus et Mecateamcluster. Ces clusters régionaux développent la formation et l’attractivité en région. La FIF travaille en étroite collaboration avec SNCF Réseau pour développer des formations adaptées aux besoins de la filière tout en insistant sur le juste niveau de formation et la construction de parcours transverses.

Le secteur ferroviaire connaît une belle dynamique, avec de nombreux grands projets et financements à venir. Jean-Jacques MOGORO a souligné la nécessité de développer encore l’attractivité de la filière pour pouvoir soutenir cette croissance. La FIF joue un rôle important en coordonnant les efforts de différentes entreprises et en développant des projets communs pour accroître les compétences et la formation dans la filière. Il existe néanmoins une pénurie de profils techniques dans le secteur ferroviaire. Une étude menée en 2022 a révélé que le secteur a besoin de 900 ingénieurs par an mais il n’en forme que 230. Cette situation démontre l’ampleur du défi auquel est confrontée la filière Pour Jean-Jacques MOGORO, il faut renforcer les formations et encourager les stages pour attirer de nouveaux talents. Il a évoqué la nécessité de l’apprentissage et des premières expériences professionnelles pour retenir les futurs ingénieurs et techniciens dans le secteur ferroviaire. Il a expliqué également la nécessité de maintenir un niveau de compétence élevé en harmonisant les référentiels de formation Par exemple, les clusters régionaux comme Ferrocampus et Mecateamcluster combinent formation et innovation pour tester de nouvelles technologies de maintenance et former les techniciens sur le terrain.
La FIF a d’ailleurs signé un Engagement pour le Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC) en travaillant avec toutes les parties prenantes de la filière autour de 3 thématiques : l’expression des besoins en métiers, en personnels et en compétences, les formations et l’attractivité. L’EDEC, financé à hauteur de 900 000 euros, va permettre de soutenir des actions concrètes autour de ces thématiques.

Jean-Jacques MOGORO a mis en avant l’excellence française dans le secteur ferroviaire mais aussi la nécessité de s’adapter aux nouvelles technologies et à la concurrence internationale. Des choix structurants sont faits en France pour intégrer ces nouvelles technologies. Il a comparé le marché français avec celui de la Chine, où un grand industriel chinois CRRC peut mobiliser 1500 personnes pour la normalisation chaque année, alors que la France n’est pas encore à ce niveau ni même l’Europe. Les nouvelles technologies sont essentielles pour attirer des talents dans les métiers techniques. Jean-Jacques Mogoro a donné l’exemple de la filiale ITNOVEM. de SNCF qui a réussi à économiser 1% de la consommation électrique des trains grâce à la data science. Il a insisté sur le fait de communiquer ces réussites pour améliorer l’image des métiers ferroviaires et attirer plus de jeunes talents.
Pour répondre au défi de l’internationalisation, la FIF collabore avec des fédérations similaires en Espagne, en Italie et en Allemagne ainsi qu’avec la Commission européenne. Ces partenariats permettent de développer des standards technologiques communs et de renforcer la coopération au sein de la filière ferroviaire européenne. Jean-Jacques MOGORO a mis en avant l’importance de la collaboration et de la structuration dans la filière ferroviaire face aux nouvelles directives européennes. Ces collaborations facilitent en effet le développement de projets communs et l’échange de bonnes pratiques entre pays.
L’extension des programmes comme Erasmus aux formations techniques dans le ferroviaire est aussi un axe pertinent. Favoriser la coopération et des échanges internationaux est essentiel pour former une nouvelle génération de professionnels capables de travailler à travers l’Europe. Jean-Jacques MOGORO a également souligné que de tels dispositifs pourraient aider à surmonter les barrières linguistiques et culturelles et faciliter ainsi une meilleure intégration des jeunes talents dans le secteur ferroviaire européen.

Enfin, dans le cadre de France 2030, des initiatives pourraient être multipliées mais nécessitent des investissements importants. Des projets de grande envergure comme Haute Performance Marseille-Vintimille permettent aux jeunes ingénieurs de travailler sur des technologies de pointe et de bâtir une expérience précieuse pour le futur réseau ferroviaire.