Quelle est votre fonction aujourd’hui à la SNCF Delphine ?
Mon titre officiel est Chargée d’affaires. J’effectue quotidiennement des estimations et je continue à faire des vérifications de schémas d’exécution. En parallèle, je suis aussi formatrice de manière occasionnelle.
Pourquoi avoir fait le choix de participer à la création de cette formation ?
Pendant 5 années j’ai été intervenante pour une licence professionnelle à l’Université de Saint-Denis. Ce métier me passionnait mais j’ai fait le choix d’arrêter car la distance qui séparait mon chez moi de mon travail, pesait sur ma vie privée. Je ne me sentais plus en sécurité (environnement très agressif) et le logement à Paris devenait compliqué. Récemment, j’ai eu l’opportunité d’avoir une mutation dans un autre Pôle Régional d’Ingénierie (PRI) et j’ai été contacté par l’Université de l’Ingénierie qui recherchait des formateurs pour développer une nouvelle formation en Génie Signalisation. Je me suis dit que c’était l’occasion pour moi de retenter cette aventure. La pédagogie et le besoin de transmettre me manquaient, alors je n’ai pas hésité ! En plus, je n’allais pas en terre inconnue car c’était un module que je maîtrisais.
Quel a été votre rôle concrètement ?
J’ai été référente sur le module GS1 qui concerne les Généralités. En plus de participer à l’organisation des rédacteurs et à la création des supports, j’ai aussi animé la première formation pilote avec mon binôme. L’objectif était de pouvoir faire profiter de mon expérience en pédagogie et d’échanger avec l’ensemble des acteurs que j’ai rencontrés, ça a d’ailleurs été mon fil rouge tout le long de ce module.
En plus de GS1, j’ai aussi participé à la conception du module GS7, sur les Contrôles de vitesse. Mais cette fois-ci en tant que rédactrice et formatrice.
Qu’est-ce que cela vous a apporté de participer à la conception de cette formation ?
D’un point de vue professionnel, cette expérience m’a permis de me remettre en question sur mes connaissances. En effet, j’ai participé à la conception de plusieurs formations en même temps et sous différentes casquettes à chaque fois; J’ai donc pu confirmer des connaissances acquises, mais j’ai aussi découvert les points sur lesquels je devais m’améliorer.
Par ailleurs, dans un contexte où beaucoup de jeunes arrivent à la SNCF avec une forte demande de formations, je trouve cela très valorisant à titre personnel mais aussi pour l’entreprise, de montrer qu’on est capable de se mobiliser pour répondre aux besoins de formation de chacun.
D’un point de vue personnel, on a vécu une véritable aventure humaine. On a fait des rencontres, on (re)découvre des collègues, on étoffe son réseau professionnel interne et surtout on accueille les nouveaux arrivants qui constatent qu’on a une belle entreprise et qui propose un réel accompagnement. C’est très enrichissant humainement parlant.
Et surtout, cette formation m’a également permis de me rendre compte que je connaissais plus de choses que ce que je ne pensais, et c’est une belle satisfaction personnelle.
Avez-vous rencontré des difficultés pendant la conception de la formation ? Si oui, lesquelles et comment les avez-vous surmontées ?
La vraie difficulté a été de jongler pendant plusieurs mois entre la production effective que me demandait mon entité et le travail que me demandait la formation GS.
Parfois, il a été nécessaire que je prenne un peu de mon temps perso pour pouvoir me poser pleinement sur la formation et prendre du recul sur ce que j’avais produit. Je n’ai pas du tout vécu cela comme un sacrifice mais plutôt comme une nécessité. La production de mon entité passait évidemment avant la formation.
Retenteriez-vous l’expérience ?
Bien sûr, parce que j’ai en moi cette passion de transmettre et d’enseigner. Et comme je l’ai déjà dit plus tôt, participer à ce type d’expérience me permet de me remettre en question sur mes connaissances, d’apprendre continuellement, de m’améliorer mais aussi de développer mon réseau.
Conseillerez-vous à des collègues de participer à ce type de projet ?
J’engage toutes les personnes à y participer si elles ont en elles cette fibre pédagogique et la passion de transmettre.
Je pense que c’est intéressant de pouvoir tenter cette expérience au moins une fois dans sa vie. Mais il faut y aller en connaissance de cause : on sait ce qu’on va dire et présenter mais on ne connaît pas les questions que les apprenants vont nous poser, et c’est un risque à bien mesurer !
Si vous deviez définir en un mot cette expérience ?
Enrichissement.
Ce mot résume parfaitement cette expérience car cela a été aussi bien un enrichissement personnel avec l’aventure humaine que j’ai vécue, que professionnel puisque ça m’a permis d’agrandir mon réseau professionnel et de développer mes connaissances.