On ne le sait que trop : l’Orient-Express, le « vrai », celui de 1883 à 2009, n’était pas un express et n’allait pas en Orient ! Il terminait sa longue course à la pointe extrême de l’Europe, dans la gare bien européenne de Sirkeci à Istanbul, et n’allait pas plus loin. Il n’y avait aucun tunnel ferroviaire pour traverser le détroit et atteindre l’Asie, juste en face. Le voyageur désireux de continuer son voyage et d’atteindre l’Orient devait prendre ses valises et traverser le Bosphore sur un bac et aller prendre le Taurus-Express dont les deux voitures-lits (et la voiture-restaurant jusqu’à Alep) attendent en gare de Haydarpasa. De là, il pouvait gagner tout le Moyen Orient par le mystérieux Bagdadbahn et même l’Egypte, s’il avait du temps et la foi.