À l’approche de la deuxième session de Pitchs d’en fer… !, premier concours de thèses sur les sujets transverses du secteur ferroviaire organisé par l’UdI et Ikos le 25 novembre prochain, deux membres du jury ont accepté de livrer leur témoignage.
Parmi eux, Estelle Masclet, directrice générale adjointe Opérations et Programmes industriels à SNCF Réseau, revient sur les raisons de son engagement comme membre du jury et sur sa vision d’un ferroviaire tourné vers la recherche, l’innovation et la diversité.
« On peut être sérieux sans se prendre au sérieux »
Pour elle, l’exercice du pitch scientifique illustre parfaitement cette idée. En trois minutes, les candidates et candidats doivent traduire des travaux de haute technicité en messages accessibles.
« Savoir expliquer avec des mots simples des concepts très complexes, c’est devenu essentiel aujourd’hui, dans une société où l’on consomme l’information sous des formats courts et interactifs », souligne-t-elle.
Donner à voir et à comprendre la science, dans des formats vivants, participe selon elle à la vitalité de la filière ferroviaire.
Une rencontre féconde entre recherche et industrie
Elle met également en avant la complémentarité entre ces deux mondes :
« La recherche apporte technicité, performance et innovation ; l’industrie ferroviaire, elle, fournit des défis concrets qui nourrissent la recherche et la font progresser. »
Son propre parcours illustre cette alliance : formée aux mathématiques appliquées, elle a rapidement choisi d’allier la rigueur scientifique à une expérience de terrain.
« Ce qui m’a toujours intéressée, c’est de comprendre la technique dans le détail, et de voir comment elle est mise en œuvre au quotidien par les équipes », confie-t-elle.
Cette approche, à la croisée du savoir et de l’action, incarne pour elle l’esprit d’innovation de la filière aujourd’hui.
Un secteur d’excellence ouvert à la diversité
Souvent perçu comme traditionnel, le ferroviaire est en réalité un secteur de haute technologie.
« On ne transporte pas des millions de voyageurs et autant de marchandises sans un niveau de technicité qui confine à l’excellence », rappelle-t-elle.
Mais cette excellence technique doit, selon elle, se doubler d’une exigence opérationnelle et relationnelle, dans la façon d’animer les équipes et de faire progresser les savoirs.
Elle insiste également sur la place des femmes dans ces métiers encore très masculins :
« Il y a de réelles opportunités à proposer aux femmes qui souhaitent nous rejoindre. »
Une filière collaborative, tournée vers les défis de demain
À travers son regard, c’est une filière tout entière qui s’affirme collaborative, ouverte et ambitieuse, prête à relever les défis technologiques et humains du transport ferroviaire de demain.